LE MONDE SELON TELAP

La société humaine est constituée entre autres par l’ensemble de liens qui co-existent entre les hommes.
L’information est l’essence de ces liens. Quand un homme transmet à un autre une information, il lui transmet des sentiments, des impressions, des émotions, autant que des faits.
Plusieurs professions conduisent à étudier ces modes de transmission d’information. L’écrivain passe par le langage, l’acteur par la voix, le poète par la magie des mots, le musicien par les sons et la musique, …
Pouvoir exprimer à d’autres ses pensées, aussi fantaisistes puissent-elles être, paraît essentiel.

En fait il apparaît que l’architecte, penseur de ville, n’est jamais amené à pouvoir exprimer simplement ses « idées courtes », ses fantasmes, ses émotions ponctuelles. C’est tout ou rien. Ou on créé de la réalité matérielle, on bâtit, on érige, et c’est à la face du monde que l’on étale sa production, ou on garde pour soi.
Pourquoi ne pas imaginer s’exprimer à travers de courts « poèmes architecturaux », pour faire partager les rêves fugaces qui naissent dans nos têtes ? Le poète pense, il écrit trois vers. L’architecte pense, il met en œuvre des moyens colossaux qui lui échappent en partie pour arriver à ses fins.

Le problème est l’échelle 1. Pour partager ses fantasmes, l’architecte devrait pouvoir produire sans échelle, sans réalité matérielle. Peut-être qu’ainsi notre cadre de vie commun pourrait devenir dans l’esprit d’un plus grand nombre quelque chose de malléable et en constante ré-invention.

Quelle forme pourrait prendre un poème architectural, ou fantasme architectural ?