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LE MONDE SELON TELAP


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Mardi 17 Janvier 2006
sarko-couic
J'ai lu cette phrase de Sarkozy récemment sur internet, je vous la transmet approximativement:
"il ne faut pas continuer à confier le développement du cadre de vie et de la ville aux architectes et aux bureaux d'études, alors que ce ne sont pas eux qui vont vivre dedans" (déc 2005).

Que dire, plutôt rien quand une envie de lui réduire le nez de trois centimètres par un bon direct me démange tant.

D'abord les architectes ont reçu une formation, d'une école nationale supérieure d'architecture, publique, donc sous responsabilité de l'état. Ils sont les seuls à être formés au dessin du développement du cadre de vie. En plus bien sur que si ils vivent dedans aussi, où croyez vous donc qu'habite un architecte?

Ensuite ce ne sont aujourd'hui justement pas eux qui dessinent, mais effectivement les bureaux d'étude, ou les services techniques des municipalités, ou la DDE, c'est à dire des gens qui n'ont aucune formation de l'histoire de ces pratiques, aucune éthique de l'urbanisme, et surtout aucun soucis de développement durable. S'il faut changer ça d'accord.

Et puis surtout dire cela s'apparente, dans un domaine moins connu du grand public et c'est sans doute pour ça que ça n'a révolté personne, à dire "il ne faut pas continuer à confier la santé aux médecins, car ce ne sont pas eux qui sont malades", ou "il ne faut pas confier la gestion d'un pays aux politiques, car ce ne sont pas eux qui vivent dedans" (c'est ce qui s'appelle se tirer une balle dans le pied).

Enfin le maire de Neuilly qui apprend au monde comment être popu, il commence à nous les briser menu. Il va finir par être d'utilité publique de l'expulser par le premier Soïouz.
Ecrit par Telap, à 11:47 dans la rubrique "Architectures".
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Lundi 21 Novembre 2005
Peur du progrès?
Je ne comprend pas ces élus qui pour le bonheur de la population de leurs commune (électeurs surtout) décident de les plonger dans une espèce de torpeur malsaine qui les conforte dans tout accès de lâcheté, de conformisme, de sécuritarisme.
Aujourd'hui la ville de Bruz près de Rennes est une grosse bourgade de banlieue, typique classe moyenne, de près de 12000 habitants. Pas de vrai centre ville, surtout des lotissements de maisons individuelles standardisées, mais des fest noz de temps en temps et une salle de concert qui peu largement en valoir une autre (plus de place pour Bumcello jeudi - dommage). Une ville pépère qui vit tranquille dans l'insouciance de représenter l'exact urbanité qui cause aujourd'hui la perte de ce bel espoir humain de liberté et de fraternité. Je m'explique: Bruz n'est pas mixte. Ciblée sur un type de population, Bruz est un ghetto. Même si la forme urbaine retenue n'est pas aussi effrayante que les barres de Mante-la-Jolie, il est probable que l'on fasse là la même erreur.
J'arrête avec Bruz, il y a plein de gens très bien, humains et tout là bas, je ne veux en aucun cas les pointer eux du doigt.
Il y a maintenant quelques années, la municipalité de Bruz a créé une ZAC (Zone d'Aménagement Concerté) pour former presque un nouveau centre à la commune: la ZAC du Vert Buisson. Un architecte conseil a été désigné, ainsi qu'un urbaniste (en fait une SEM (Société d'Economie Mixte) d'aménagement locale).
Plusieurs projets sont déjà sortis de terre, tous aussi beaux les uns que les autres:


Mon propos n'est pas de juger des goûts des uns et des autres en matière d'architecture, j'aspire juste à ce qu'on fasse un minimum confiance aux architectes pour construire les nouveaux bâtiments, vus qu'on est les seuls formés pour ça et que c'est notre boulot quand même.
Donc un peu de diversité dans les architectures proposées pourrait peut être faire évoluer les choses vers un urbanisme plus sain, qui évite les objets posés comme ça n'importe où au milieu d'une marée de parking.
Un promoteur rennais a demandé à un architecte un projet pour deux immeubles collectifs dans cette ZAC. Il a, dans un soucis de proposer une architecture innovante en terme d'habitat, dessiné un projet original, aux appartements spacieux, lumineux, pas chers, en cachant les voitures, beaucoup d'arbres, un peu de caractère. Le promoteur était d'accord, enthousiaste même, à l'idée de faire enfin un peu de logement de qualité.
La bouche en coeur, l'architecte et le promoteur vont présenter leur projet à la mairie. Sont là le Maire, l'architecte conseil et l'urbaniste.
Verdict on ne peut plus clair de Monsieur le Maire: "Je vous préviens, vous en ferez peut être UN, mais sûrement pas DEUX". En gros si vous me pondez ça plus jamais vous ne construisez à Bruz.
Et l'archi conseil de glisser avec un sourire une feuille dans la main de l'architecte: l'exemple à suivre. Imaginez un mixe entre le style EuroDisney, le village d'Astérix, et l'architecture néo-bretonne.

Dépité. Et ce n'est qu'une première étape.
Dans le cas précis de la ZAC du Vert Buisson de Bruz, la faute (qui ne sera peut être reconnue que tardivement, quand ils brûlerons leurs bagnoles, bien que je pense que beaucoup de gens hurlent devant tant d'argent dépensé pour construire de la bouse) est aux politiques, qui accentuent la frilosité des gens, les confortent dans un néo-classicisme gastro-turbulent, et font le jeu d'une mondialisation standardisante extrêmement dangereuse.

Aujourd'hui autour des villes riches de France, on dépense des millions d'euros pour construire les ghettos de demain. Avec le sourire. Ces quartiers sont laids, mal foutus, chers et polluants. Et qui arriverait en proposant une architecture (car il s'agît bien là d'architecture) harmonieuse, bien pensée, économique et écologique, se ferait reconduire à la porte avec une phrase, prononcée par tous ceux qui ont de l'argent à y gagner:
"Mais moi je ne suis pas contre, mais ce n'est pas ce que les gens veulent..." Si seulement ils avaient le choix, les gens.

(Toute ressemblance avec des personnes réelle ou ayant existé serait purement fortuite et fruit d'un complet hasard.)
Ecrit par Telap, à 11:07 dans la rubrique "Architectures".
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Vendredi 08 Juillet 2005
un peu de lumière, que diable!
Enfin un petit peu d'archi dans ce monde de sportifs.

L'architecture est un artisanat plutôt noble quand il s'agît du quotidien, de donner refuge aux activités humaines telles que sommeil, travail, boustifaille. Mais il y a aussi ce qu'on appelle les "oeuvres". Il s'agît plus de monuments, et finalement de symboles. Le mode de conception d'un tel bâtiment fait beaucoup appel à l'histoire, à la philosophie, à la poésie, au respect, à l'ambition humaniste, ce qui explique en partie pourquoi peu d'architectes parviennent à se révéler dans cette "haute" discipline. Durant toute une époque (de l'antiquité à celle dîtes des "Beaux-Arts") les architectes étaient formés uniquement au monumental. L'architecture quotidienne étant laissée, sinon aux maîtres d'ouvrages eux-mêmes, aux entrepreneurs. C'est encore d'ailleurs beaucoup le cas pour la maison particulière en occident. Peut être est-ce cette formation monumentaliste et utopiste de l'architecture qui mena les hommes de l'art à construire, quand pour la presque première fois après la guerre on leur demanda de tout refaire, du monumental pour le logement. Les théoriciens (le Corbusier en tête), qui adjoignaient un idéal à leurs révolutions, n'étant que peu suivis par les praticiens, qui mirent tout le bon coeur du monde à imaginer et construire les "cités" d'aujourd'hui. Le monumental ne convient pas au quotidien, il rend l'homme fou. On le saura.
Il y a donc deux architectures, j'en suis convaincu. Et si elles sont intimement liées, si même la frontière qui les sépare est floue, la méthodologie est foncièrement différente. Les expériences du XXe siècle en logement (HBM avant guerre, HLM après) qui tendirent à projeter le logement autour d'une idée politique, philosophique ou sociale et non humaniste, n'ont cependant pas que du mauvais. C'est une expérience (en grande partie abandonnée aujourd'hui, dans cette forme en tous les cas, dans nos sociétés) qui a montré que les deux architectures étaient différentes mais pas incompatibles, et que l'une et l'autre avaient beaucoup à s'apporter.
Je dirais que l'architecture des monuments et des symboles parle d'autre chose, elle accompli les rêves, elle devient icône d'une idée, d'une religion, c'est dans tout ça que l'homme se dépasse. Le premier architecte nommé et connu est Imothep, qui construisît les grandes pyramides du plateau de Gizeh en Egypte. C'étaient les premiers monuments, ils exprimaient autre chose que leur propre fonction. Pourtant simple tombeau, la pyramide disait tout le divin du Pharaon, par sa taille, par sa forme, par son lien au ciel entre autres. Après les temples de l'antiquité, Athène invente la république, et les monuments qui vont avec. Rome, le Colisée et les aqueducs, le monde chrétien les cathédrales, la renaissance les grands palais. La révolution industrielle en Europe devient le théâtre de "combats d'architecture" dans les expositions universelles, à coups de Grande Galerie de Machines, de Crystal Palace, et enfin de Tour Eiffel. Tout montre là qu'après la religion et la monarchie, le monde occidental se tourne vers l'industrie. Hitler, Staline et les autres affirment leur puissance et leurs régimes par des projets colossaux de villes entières, monumentales s'il en est. Et si aujourd'hui les tours les plus hautes, en verre et en acier, érigent vers le ciel toute la puissance des hommes, c'est qu'elles représentent toute l'idéologie capitaliste de notre époque. Ces bâtiments sont rares, j'en convient, et il n'est pas donné à tout architecte dans sa vie de concevoir un symbole (encore faut il symboliser son propre idéal et pas forcément faire de propagande). Mais toute l'intelligence, la prospective, la poésie (repensez aux cathédrales, ou aux petites églises romanes qui en sont les précurseurs) mises dans de tels projets pointe son nez, ici ou là, ces derniers temps, dans l'architecture "quotidienne". Et l'on se met pour une simple maison, et sans vouloir en faire une icône devant le monde, à réfléchir vraiment, à chercher ce petit quelque chose de magique et saisissant qui participe à la poésie du monde. L'homme est évidemment là pour vivre, survivre et se reproduire, comme les autres animaux, mais ce qui fait l'amour et la confiance qu'on peut porter en l'humanité se trouve dans la sublimation de ses idéaux. Il s'agît alors de faire sienne cette ambition éternelle, et de tenter toujours de lui donner vie.
Ce matin, traversant la campagne pour aller travailler, j'ai vu les landes blondir sous un soleil rasant, plus lumineuses que du blanc, j'ai écouté et vécu le Miserere de Allegri, et je me suis dit qu'au delà des métros qui sautent et des dirigeants qui causent, au delà des enjeux de l'argent des jeux, au delà du FN et de la souffrance, au delà du pétrole et du fric dictateur, l'Homme était capable de moments de beauté incroyables; et que c'est peut être vers là qu'il fallait essayer d'aller.
Ecrit par Telap, à 14:41 dans la rubrique "Architectures".
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Mercredi 01 Juin 2005
architecture du matin
Un oeil s'ouvre lentement, la radio commence a brailler ses insanités. Ma chambre est au nord, mais au printemps, un large rai de lumière blanche caresse le mur à cette heure. Le mur blanc. Clarté aveuglante, qui contraste avec le gris de la couette, la pénombre du reste de la pièce. Gris blanc. Quelques touches de jaune, de rouge discret, commencent à me réveiller. Il fait un peu chaud, j'ai soif.
L'oeil hagard mais souriant, je scrute un bonhomme dans le miroir. Il est mal rasé, les cheveux courts en bataille, et il va prendre sa douche comme un automate. Blanc, carrelage blanc, baignoire blanche, rideau blanc, savon blanc, eau mouillée.
Quelques couleurs me sortent de ma torpeur délicieuse. Le jus d'Orange. Comme une couleur vive et chaleureuse qui se détache dans un monde en noir et blanc. Cuisine rouge. Beaucoup de lumière.
Certain d'oublier quelque chose, je quitte mon appartement, descend l'escalier sans allumer, pour ne pas m'agresser. La porte d'entrée, de sortie, je sors.
Dehors, l'air un peu frais m'entoure, mes muscles se rétractent un peu. La lumière est partout, blanche, blanche. Au bout d'un trottoir, une toute petite voiture se détache des berlines grises rangées. Elle est jaune ou verte. Je m'assoie dans ce petit soleil, j'ouvre la fenêtre, met de la musique. Ce matin encore, je suis un des seuls à danser dans ma voiture.


Ecrit par Telap, à 10:28 dans la rubrique "Architectures".
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Jeudi 26 Mai 2005
le monde dans lequel on vit
On devrait qand même avoir un minimum d'attention pour la façon dont se construit le monde dans lequel on vit. Beaucoup de français se sont, subitement on dirait, intéressé à la politique à travers les campagnes du référendum, mais qui sait aujourd'hui comment sont construites les villes ou banlieues dans lequelles vivent 90% d'entre nous? Qui décide? Qui a du poids? Qui "dessine"? Quel argent permet de contruire? Qui construit? et Où?
Je n'ai pas toutes les réponses loin de là, mais je sais qu'elles sont complètement insupportables et révoltantes. Pendant que les hommes croient en un idéal, avec ou sans Europe, concentrés sur leurs débats, les rats se multiplient silencieusement, ils ont déjà pris le pouvoir.
Ecrit par Telap, à 09:51 dans la rubrique "Architectures".
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Lundi 16 Mai 2005
de la pâte à maison
Le béton reparlons-en, j'ai devant moi depuis quelques moi à l'agence le chantier d'un hôtel (que nous avons dessiné), qui avance doucement mais sûrement. Ils ont commencé par arracher les arbres, phase qui serre un peu le coeur, même si on sait que le projet en replantera une grosse dizaine. Ensuite les bulldozers sont venus, ont creusé grand et profond, enlevant à la terre des milliers de mètres cubes de boues et gravas. Ils ont ensuite coulé des pieux jusqu'à quatorze mètres de profondeur! Une bonne quarantaine! C'est une immense vis sans fin qui plonge dans la terre jusqu'à la bonne profondeur, et quand elle se retire, le béton coule par son axe central jusqu'en bas pour combler l'espace qu'elle laisse vacant.
Et depuis ils coulent du béton. Ils ont une quinzaine de banches rouges et jaunes, une grande grue, un petit grutier assez rond et bouffi, la grue soulève les grandes banches, et là c'est Manpower (la pub), les hommes au sol dirigent les masses de métal pour les placer au centimètre près. Ils montent le moule du bâtiment. Chaque bout de mur, chaque dalle, tout est moulé.
Et quand le moule est prêt, on verse la pâte, bien préparée, bien onctueuse.

Le béton c'est de la pâte à maisons.
Ecrit par Telap, à 14:11 dans la rubrique "Architectures".
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Mercredi 20 Avril 2005
"typologies innovantes"
--> on nous demande de ces trucs
Relecture du cahier des charges de notre projet pour EUROPAN. Sur 6 hectares, nous avons 300 logements à dessiner, avec un peu de bureaux et de commerces (on va pas faire une cité non plus). Jusque là pas de problèmes, mais ils veulent des typologies innovantes. Alors qu'est ce qu'une typologie innovante? Est-ce qu'on doit inventer de nouvelles façons d'habiter? Est-ce qu'ils attendent surtout de nouvelles formes, ou un nouveau fond? (quand je dis ILS c'est le jury, ...) Parce que s'ils veulent de l'innovation ils vont en avoir, mais alors sera-t-on jugés sur nos qualités d'inventeurs ou sur le résultat? Parce qu'inventer une nouvelle façon d'habiter, c'est très personnel, moi je ne pense pas qu'on puisse comme ça faire 300 logements qui ré-inventent la vie des gens, parce que c'est aux gens de ré-inventer leurs vies, pas à nous.
Ils faudrait alors juste proposer une mise en condition, forcer un peu les habitants à inventer un mode de vie qui leur convienne vraiment, et qui ne soit pas que le fruit des habitudes et conventions de la classe moyenne française. Amener chaque habitant à se poser des questions sur sa manière d'habiter, ça ce serait sans doute une solution. Il faudrait alors que chaque membre du jury puisse lui même en découvrant les plans du projet ré-inventer tout seul sa façon d'habiter... comme ça on est certains que ça lui plaira!
Comme innovation, ça va être donner les outils à chacun pour se construire son nid à lui.
D'ailleurs si les gens ont un tel besoin de sécurité, s'il leur faut tellement leur jardin fermé par des haies, des portillons, et une porte blindée, c'est peut être parce qu'ils ont l'impression d'habiter chez les autres (ce qui me ferait flipper), tout simplement parce que chez les autres c'est pareil!
Si chacun habite un lieu unique...

Pourtant on va vers l'industrialisation de tout, y compris de l'habitat. Et bien au lieu d'industrialiser le produit, il faudrait industrialiser le concepteur, qui ferait lui son chez lui unique!

Oui à l'industrialisation des architectes en herbe!


Ecrit par Telap, à 13:52 dans la rubrique "Architectures".
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Mercredi 13 Avril 2005
bloc ou pas bloc?

Aujourd'hui j'ai envie de parler de structures.
Dans la plupart des projets, on construit en béton (que l'on pourrait comparer à de la "pâte à maison"). Le béton armé, inventé par le français Hennebique fin 19e début 20e, est devenu, en France tout du moins, le matériau numéro 1. Souvent pour les petites constructions, comme des maisons, on construit plutôt en parpaings, qui sont en fait des briques de béton.
Beaucoup d'architectes (et de maçons) ont réussi durant le siècle de vie du béton à le rendre chaleureux, beau, émouvant. Tadao Ando, architecte japonais très zen dans le style, a ainsi construit quelques maisons en béton brut, sur lequel s'accroche la lumière comme une caresse.
Mais d'autres matériaux sont possibles, voire recommandables.

Ces derniers temps je faisais une maison en bois, à titre personnel, pour une amie. L'idée d'une structure qui ne soit pas des murs mais une ossature me plaît énormément. Sans cette omniprésente maçonnerie (qu'elle soit de béton ou de pierre), la construction gagne en complexité et souvent en justesse.
Une maison en béton est un énorme bloc que l'on perce pour faire rentrer la lumière. Chaque entrée est un trou dans un monobloc moulé et coulé. Dans le cas d'une "ossature" (qu'elle soit métallique ou en bois), le premier acte constructif est fait de poteaux, de poutres et de charpente. La maison existe mais n'est pas close. La lumière rentre à priori, reste à construire son parcours, les caresses et la chaleur qu'elle va apporter à l'intérieur. La lumière pré-existe. Et il s'agît de maîtriser une lumière omniprésente, et non de la forcer à pénétrer un monolithe. L'architecte est dompteur et non dictateur, ça me plaît nettement plus.

L'architecture est l'art de poser des limites dans le vide pour construire un intérieur dans l'extérieur, c'est aussi celui de guider les caresses de la lumière.

Ecrit par Telap, à 09:42 dans la rubrique "Architectures".
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Jeudi 31 Mars 2005
styles et manies
Beaucoup d'architectes aujourd'hui travaillent bien. Je veux dire par là qu'ils font ce qu'on leur demande. Un client arrive avec un problème, une volonté, un projet, et l'architecte s'en occupe. Et voilà.
Mais n'y a t'il pas plus à faire? Évidemment l'utilitaire prime, et il y a tant de techniques connues qui permettent de faire de l'efficace, on est tentés de ne pas se priver.
Quand on dessine, il faut bien décider des traits, des volumes. Au moment de cette décision, tout est encore possible, c'en serait presque angoissant. Le monde (même intime) que l'on imagine puis décrit, est neuf à chaque fois. Pourquoi ne pas en profiter pour réfléchir à ce que l'on fait? Pourquoi se borner au convenu quand la recherche pourrait être si féconde? Il est si bon d'innover, de découvrir! Il y a le risque de se planter, mais en ne faisant rien il y a le risque de s'ennuyer.
Alors un peu d'action, à vos planches à dessin, archis de mes amis! Nous sommes des inventeurs en bonheur! Ne reproduisons pas le monde que nous connaissons, modelons le, changeons le, améliorons le! J'admets le coté despotisme éclairé de ma démarche, mais en acceptant d'être architecte on sait bien qu'il va falloir assumer de poser dans la réalité des choses qui viennent de nous, c'est notre boulot, autant le faire bien!
Alors finis les réflexes, les pré-jugés, les styles et les genres à la mode.
Essayons au moins...
Ecrit par Telap, à 11:28 dans la rubrique "Architectures".
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Jeudi 10 Mars 2005
une petite agence, accrochée à la colline
C'est une petite agence, accrochée à la colline,
Dans une vieille maison en pierres,
Deux architectes travaillent là,
Ils ont jeté la clef (sauf du local archives!),
L'été entre un client et une coupe, ils prennent l'apéro,
Devant la petite agence,
Sur une vieille table en fer, un peu rouillée,
Il y a des olives,

Ils sont amis, cousins, associés, collègues, confrères,
Une bonne humeur communicative tiens les pierres ensemble,
Ils font de leur mieux, pour rendre les gens heureux,
Des petites maisons, des places de villages,
Une école,
Un centre local du patrimoine,
Pour commencer...
Ils sont un peu fous, mais les gens les aiment bien,
Comme le Max de la chanson, ils sont libres.

Dans cette petite agence il y a une grande pièce, où ils travaillent,
Deux bureaux, plein de grands plans partout, un téléphone, des ordinateurs,
Au sol, beaucoup de fils,
Il y a aussi une petite cuisine, avec une cafetière,
Elle travaille à plein temps,
Une petite table en formica super sympa,
Trois chaises rouges,
Il y a aussi une partie grange, qui sert de salle de réunion,
Il y fait un peu froid l'hiver, alors on fait un feu,
Ça plaît aux clients, qu'il y ait un feu,
Des fois le soir on fait griller le dîner dans le feu,
Et on travaille, encore et encore,
Une multitude de petits pas en pensée, pour réussir à approcher,
Ce petit projet rêvé, qui va devenir réalité...
Ecrit par Telap, à 10:15 dans la rubrique "Architectures".
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Mardi 08 Mars 2005
A chacun sa maison
--> "un esprit sain dans un corps sain"
L'architecte n'est pas un artiste. C'est un traducteur. Nous sommes là pour traduire en espaces et en couleurs la vie rêvée de nos "clients" ou "patients".
Où est l'intérêt de créer un bâtiment comme une oeuvre, sinon pour satisfaire son ego. Lire la suite de l'article...
Ecrit par Telap, à 11:46 dans la rubrique "Architectures".
Lien permanent 3 commentaires


Lundi 28 Février 2005
"l'inhabitable"
--> in "espèces d'espaces" de Georges Perec.
" L'inhabitable la mer dépotoir, les côtes hérissées de fils de fer barbelés, la terre pelée, la terre charnier, les monceaux de carcasses, les fleuves bourbiers, les villes nauséabondes. Lire la suite de l'article...
Ecrit par Telap, à 13:41 dans la rubrique "Architectures".
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