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LE MONDE SELON TELAP


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le plein
Le plein est cher, mais il faut le refaire.
Une semaine sans vraiment voir le jour, les paupières toutes collées, avec juste le périmètre de mon écran d'ordinateur ou de mes rouleaux de calque, découpés. Le coeur bat toujours, c'est sur. C'est sur, non? Les muscles, raffermis pendant l'été, se détendent, et recommencent à fondre. Les cheveux poussent moins vite, on fume plus, on re-blanchit. La rentrée à des goûts d'encre, de lignes de cahiers, des odeurs de clim'. Les "gens" sont rentrés, il y a un monde fou dans les rues, à pied en voiture en vélo. Ça grouille de chair, un nombre inconcevable de gens, qui ont tous une conscience, tous un espoir, un rêve, qui font tous l'amour, nus et moites. Ils sont tous pareils, nous sommes tous pareils.
On s'agite comme des fous, un peu comme des fous. On vogue distraitement entre rêves et rémissions. L'actualité de la rentrée sonne sourd, comme derrière un mur épais et massif. On reprend contact avec la vie "quotidienne", mais avec réticence, on a pas envie, mais si tous les jours on a pas envie alors la vie quotidienne c'est de ne pas en avoir envie et c'est tout aussi ennuyeux. Et frustrant.
Je sens sous la paume de ma main la douceur extra-lisse des premières pages d'un beau cahier clairefontaine. Ce sont les seuls moments où on caresse du papier. Le monde un peu enfermé, un peu excité, de la ville l'automne, a aussi beaucoup de douceur à dire,  si on l'écoute.
L'automne c'est ça, les papiers et les cahiers neufs. C'est commencer quelque chose. C'est les champignons, que moi je ne trouve presque jamais, dans la foret, avec des chaussures toutes mouillées, des vestes qu'on ressort du placard, des odeurs de sous-bois, une humidité ambiante fascinante, un tout petit début de mal de gorge parce qu'on a pas senti venir les premiers coups de vent froids. C'est le retour des petits feux de cheminée, des chocolats chauds, des fois où quand on souffle ça fait de la fumée. Le retour des pantalons aux poches vides parce que j'aurais enfin une veste où mettre mes sous et mes clefs. Beaucoup plus confortable. les derniers élans d'été indien, en octobre, quand on va se baigner une dernière fois, quand on fait un dernier dîner dehors, avant de refermer les chemises, les volets, les paupières. L'été on se laisse envahir par le monde extérieur, on baisse sa garde. L'automne le monde redevient un ami, c'est des fois oui et des fois non.

Toujours est-il que de rentrer après une partie de champignons, les laver et préparer une poêlée, mettre une musique douce, du jazz, regarder la nuit qui tombe tôt dehors, s'asseoir, fumer en buvant un bon whisky, raconter le monde et ses étoiles en sentant petit à petit l'odeur des beaux cèpes monter dans la cuisine, ça aussi, ça ressemble au bonheur.
Ecrit par Telap, à 13:35 dans la rubrique "Actualités".



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