c'est pour les week end qu'on supporte la semaine
Dès jeudi soir l'ambiance est différente, on sent que la "semaine" n'a plus vraiment tous ses droits, qu'on arrive au week end, comme quand après l'hiver on arrive à l'été.
Parti de l'agence pour récupérer deux trois spectateurs supplémentaires en vitesse, me voilà à un concert de jazz breizhou à la guitare. Le contrebassiste est un personnage de film. Il est tout maigrichon, a la peau du visage toute grumeleuse, un sourire permanent, les cheveux dynamiques avec la raie au milieu, et une chemise vieux rose du meilleur goût. La musique est ennuyeuse, on peut pas gagner à chaque fois.
Bertrand vient ce soir, il a formation demain, on commande des pizzas.
Le lendemain midi, déjeuner, avec Bertrand et Fred, au Sablier. On se croirait dans un autre monde. Deux géants sont assis au bar quand j'arrive. Ils doivent tous les deux avoisiner les deux cent kilos, et les un mètre de barbe, l'un d'entre eux a le pantalon qui descend beaucoup trop et dévoile largement ses gigantesques fesses. Le patron nous paye des coups, on mange un confit, on discute d'architecture "bio", on continue devant un thé à la menthe chez moi, on se montre nos projets perso, maison en bois, maison en paille (pas de maison en brique pour l'instant).
Le soir c'est concert de jazz place Saint Germain, dehors, les tables sont sorties, les gens assis sur le capot des voitures, pour deux guitares une basse et une batterie qui jouent avec des sons à la Louis Winsberg, ça socialise à fond, des copains sont là, d'autres là bas, on boit des coups...
Samedi matin réveil à l'aube, départ pour le Cotentin. Lucie nous attends, Christophe et moi pour bosser sur EUROPAN. Un petit thé à Granville chez la grand-mère de Carline, et un bon déjeuner à Sénoville, là bas dans le Nord, chez Lulu.
On réussit à bosser pas mal, mais aussi à aller voir son moulin, qu'elle rénove hardiment, son potager, son jar de compagnie Ponpon... Soirée poulet (Ponpon est vexé), fromages divins, la nuit tombe tard.
Encore une fois on réussit à bien bosser dimanche matin, du coup on s'autorise une ballade au bord de la mer l'après midi, bataille d'algues, grands dessins sur le sable, courses sur les rochers. Le retour en voiture est calme sous la pluie. On aperçoit juste le Mont Saint-Michel en passant. Je vais rester chez Christophe ce soir, j'irais au boulot directement lundi, on arrive chez lui dans sa campagne, c'est son pays, c'est là qu'il est né! Son chien Varsovie saute dans tous les sens, le potager va bien, on commence à voir les rangs de pommes de terre, les échalotes sont sorties.
Le matin à la campagne c'est vraiment pas pareil, quand le soleil rasant fait briller les prairies, le café chaud se boit en regardant l'horizon, il y a des embouteillages à Rennes, j'arrive juste à temps pour commencer la semaine... Pourtant je ne sais pas je suis encore un peu en week end.