LE MONDE SELON TELAP

Aujourd'hui, comme hier, est bizarre. On a beau faire décoller des gros avions, et se voir offrir des paquets de spaghettis de 50cm... ça fait pas avancer la belle histoire.
Le ciel est gris, il est temps. Il est temps de tirer. Ça fait un bout de temps qu'on vise. Concentrons nous, on pense à un bonze, orange le bonze, on imagine un vieil orgue électrique qui joue au loin une petite ballade, on est dans les herbes hautes, un peu cramées par le soleil mais trempées, il y a le soleil là bas, derrière les nuages. On avait décidé qu'il ferait pas beau parce que ça fait du bien, un coup de flotte sur la tête. Mais maintenant on fait revenir le soleil, il est différent, chaque jour, chaque printemps ré-invente son soleil. Petit à petit les herbes mouillées sèchent, le bruit du vent devient crissant, on a les cheveux comme de la paille et un goût sain dans la bouche. On se souvient des fauves de la savane qui bondissent d'un coup. Mais on ne bondit pas, on se lève lentement, rien ne pourrait arrêter notre geste, on est debout, on regarde le soleil, il est là, on lève les bras, on inspire... le monde est à nous.