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LE MONDE SELON TELAP


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jusqu'ici, tout va bien
Aujourd'hui était une journée témoin. On pourrait sans doute faire une moyenne des journée de ma vie, ça donnerai aujourd'hui. C'est marrant de se dire ça.
En fait peut être pas. En tous les cas je suis content, et c'est bien d'être content. En ce moment mon activité favorite est d'écouter de la musique avec mes super nouvelles enceintes. Ca fait un son super.
Et puis faire des pâtes avec des sauces inventées aussi.
Voilà, demain il fera jour, espérons qu'on en verra la fin.

Sinon j'ai vu qu'un nouveau pape avait été élu. Je me surprend à m'y être intéressé jusqu'à aujourd'hui et maintenant que c'est fait je m'en fous. Je crois qu'en tant qu'homme élevé dans une tradition catholique mais pas religieux pour deux sous, j'ai en fait beaucoup apprécié ces quelques jours sans autorité religieuse. Comme un poids en moins. Ca va pas plaire à tout le monde ça.
J'ai découvert ce week end en en discutant avec une copine qui connaît très bien tous ces trucs là que j'était assez cartésien, mais dans le sens premier (apparemment), c'est à dire que j'aime à considérer que la seule vérité inamovible est que je pense et que j'existe, et que tout le reste est à la fois à prouver et à réinventer. J'aime imaginer que tout, absolument tout, sauf donc ma propre existence, peut être repris à la base. Que le monde qui nous entoure n'est qu'une version de la réalité, que rien ne prouve qu'elle soit la seule, et que chaque chose, chaque sentiment, chaque apparente vérité pourrait être réinventée par n'importe qui, et ça bouleverserait le monde (c'est à dire lui même). Nous ne sommes dépendants de rien, le monde des humains n'existe qu'à travers nous, on peut toujours tout changer. Toutes les habitudes qui nous semblent s'imposer à nous par ce qu'on nomme assez vulgairement "la société" sont révolutionnables. Aucune convention ne s'applique, tout est choix (conscient ou inconscient, hein, après, chacun fait ce qu'il veut). Chacun a sa vie en mains et peut en faire ce qu'il veut.
Et donc dans un processus de création, original par son essence, on peut tout reprendre au début. Je ne suis pas obligé de faire avec ce qui a été fait avant moi. C'est une espèce de suprématie individuelle potentielle et universelle qui me met assez à mon aise.

Tout est donc possible, alors on peut faire la sieste... ouf!
Ecrit par Telap, à 22:55 dans la rubrique "Actualités".

Commentaires :

  p@trick
20-04-05
à 19:13

Unique ou seul ?

Tu sembles (vouloir ?) faire table rase du monde d'avant, du monde déjà pensé. Jusqu'à le prendre pour une illusion. Ce qui laisse le champ libre à l'invention pure.
C'est émouvant (déjà petit tu voulais, après avoir écouté l'alphabet, qu'on te liste "les lettres qui n'existent pas"), c'est esthétiquement grandiose mais philosophiquement fragile tant nous sommes (aussi) faits de ce que nous avons vécu, entendu, senti.
Ce qui te fascine c'est justement ce que nous avons d'unique, au delà de tous les acquis. En cela (aussi) tu es unique.
Mais je crains juste qu'à croire (ou à dire ?) que tout est virtuel, possible, tu ne marches sur des sables mouvants obsédé par l'idée de ne surtout pas poser le pied dans les pas d'un autre. Au risque de penser trop seul ou dêtre trop seul.
je me relis et je soupçonne le père d'avoir le vertige devant tant d'énergie mentale incontrôlable.... Du coup je me trompe; car je sais ton goût pour la rhétorique, le dialogue.
A+


  Telap
21-04-05
à 11:04

Re: Unique ou seul ?

Il ne s'agît pas de faire table rase. Le monde "d'avant" comme tu dis, je ne le considère pas comme une illusion, mais comme la réalité. Seulement c'est la réalité qui est relative, puisqu'elle est perçue avant d'être pensée. C'est la décoller du socle de l'évidence admise qui peut permettre l'invention. L'invention est issue de l'homme, qui EST son histoire, qui la rassemble et la comprend (dans les deux sens du terme). Ce n'est pas de l'invention pure puisqu'elle est issue d'une source qui a une histoire et qui est différente de toutes les autres.
Mais sans cette prise de liberté initiale, la genèse d'une idée est entachée de réfexion. C'est à dire que l'homme qui réféchît en même temps à ce qu'il sait, ou croît savoir, et à ce qu'il pense, ne peut accoucher que d'un produit hybride (qui n'est pas ailleurs pas dépourvu de qualités, mais qui ne m'intéresse pas). Il faudrait pouvoir s'accepter et s'assumer en tant qu'homme, avec notre histoire et l'univers que nous percevons (tout en intégrant sa relativité), et se détacher de son propre savoir, de sa propre culture, pour laisser notre esprit plonger dans le neuf. Attention si autre chose qu'un homme pratique l'exercice, ça ne peut marcher, puisqu'il faut ce savoir et cette culture, constitutif de notre être, pour inventer.
Il s'agît finalement de s'observer en tant qu'être-culture-savoir pensant avec un esprit détaché. De là, je pense peut naître une idée.

Les acquis sont déjà là, innamovibles, et c'est vrai que je m'intéresse chez les gens à ce qu'ils ont d'unique, c'est sans doute ça aussi qui me donne horreur des trop grandes fêtes ou "réunions de famille".

Enfin tout ça pour dire (un peu maladroitement) que je crois que tout est possible, tout en sachant que non. Et je trouve mon courage et mon repos dans mes croyances. La folie serait de ne pas savoir que tout n'est pas possible, la mort de ne plus y croire. C'est dans cet équilibre précaire que je prétend avancer, et d'où, je crois, peut naître l'invention (l'invention c'est finalement quand un rêve (>croyances) devient réalité (>savoir), et c'est un peu comme ça que je définis l'architecture (entre autres)).




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