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Marchons, marchons
--> la Marche de l'Empereur
Dimanche matin, 10h30, le ciel vraiment bleu laisse le soleil réchauffer mon visage. Il fait un froid glacial, et je marche vite, la goutte au nez, vers le cinéma.
Dans la petite salle ou quelques amis m'attendent, le film commence tout de suite. Les images emportent en voyage. L'antarctique, blanc, seulement blanc. Comme le dit le début du commentaire, c'était un pays vert, habités de milliers d'espèces d'animaux et de plantes. Et le blanc a tout recouvert. Les seuls a être restés, malgré tout, les seuls êtres vivants à survivre à ça, ce sont les manchots. Cette prise de conscience suffît à ressortir différent du cinéma.
Le film nous fait vivre les neuf mois d'hiver de la vie des manchots Empereurs. Evidemment c'est pas du cinéma d'action. Mais on vit avec eux cet hiver contre lequel ils luttent en permanence pour réussir leur miracle : se reproduire.
D'abord il y a beaucoup plus de femelles que de mâles. Elles se battent comme des chiffonnières pour arriver à s'accaparer les faveurs d'un de ces messieurs, qui se pavanent en vrais machos au milieu de leur cour. Ensuite ils sont tous mignons à se faire des papouilles.
Après il faut que la mère survive jusqu'à la ponte. Une fois pondu l'oeuf est passé au père qui va couver. Les quelques secondes quand l'oeuf passe de la mère au père suffisent par -40°C à faire casser les oeufs. Beaucoup ne survivent pas au transfert. Ensuite les mères traversent des déserts de glace pour aller trouver de la nourriture dans l'océan (elles n'ont pas mangé depuis deux mois). Beaucoup flanchent sur le chemin, d'autres se font le repas de quelques léopards de mer. Quand elles reviennent, les mâles ont supportés, blottis les uns contre les autres, les deux mois les pires de l'hiver, et les petits sont nés. Encore une fois beaucoup d'oeufs n'ont pas résisté au froid, et les pères qui eux n'ont pas mangé depuis quatre mois, commencent à trouver long. Ils partent à leur tour manger à l'océan (qui est quand même à 20 jours de marche), pendant que les mères défendent tant bien que mal leur progéniture des derniers blizzards et des albatros affamés. Puis les pères reviennent encore, et tout le monde se sépare, pour profiter un maximum des trois mois d'été qui leur restent, avant de tout recommencer.
C'est pas une vie, sans blague.
Les hommes se donnent l'illusion qu'ils ont autre chose à faire de leur vie que de se reproduire, mais il faut se rendre à l'évidence, on en est au même point. L'espèce fait tout pour se perpétuer, et c'est tout. En attendant quoi je ne sais pas.