LE MONDE SELON TELAP

Connaissez vous le bonheur certes soupçonné mais immense du jeune propriétaire qui viens de s'endetter jusqu'au delà de la mort pour être chez lui ?
Douteriez vous de l'existence de ces moments d'ivresse infinie quand allongé sur le sol on regarde le plafond en réalisant qu'on a une totale emprise sur son environnement immédiat ?
Supputeriez vous que certains jours la certitude d'avoir fait une bonne affaire ne compense pas la lassitude de voir cet appartement en perpétuel chantier depuis six mois ?
Imaginez vous à quel point vivre l'hiver dans un chantier poussiéreux qui sent le ciment sans frigo tous les jours pendant des mois change la vie, modifie la personnalité, déprime en fait ?
Comprenez vous que quand on déprime on est plus attirant, pour personne ?
Ressentez vous la détresse de celui qui déprime et qui perd tout ?


Caressez vous le rêve de cette petite chaleur solaire qui doucement réveille l'homme nu naufragé sur une plage du bout du monde, la valeur de tendresse infinie de l'aube se levant lentement mais avec une puissance incroyable sur la noirceur de la nuit ?
Une petite chair de poule, un frisson, le confort merveilleux de la simple liberté, c'est l'arc en ciel après l'orage, l'air est pur, toute les lumières du monde se tissent pour la joie d'être ensemble, la mer est là, calme, bleue, infinie, pleine de vie, ...
Sans tomber heureusement je m'extrait de mon hamac, il fait encore un tout petit peu froid, j'enfile une chemise blanche et sous le soleil, j'apporte du café chaud sur cette vieille table en bois flotté, posé bancale sur la plage.
Assis devant le monde qui s'éveille, je rêve à cette femme dorée qui un jour en me regardant aura dans les yeux toutes les beautés de l'univers.